Le salon est devenu une salle de jeux. Les tiroirs de la chambre de votre progéniture débordent de trésors et de créations en tout genre. Il devient vraiment difficile de ranger quoi que ce soit, peut-être même d’accéder aux rangements. Pas étonnant que Petite Chérie n’arrive plus à ranger ses jouets. Bref, il va sérieusement falloir penser à trier si on veut survivre dans notre maison. Vous avez peut-être déjà essayé de trier mais votre enfant est un peu têtu et semble attaché à chaque caillou, ficelle, jeux et doudous accumulés au fil des années.

Étant une maman qui veut le mieux pour votre enfant, vous vous dites qu’il faut trier avec lui, lui apprendre de bonnes habitudes et lui montrer l’exemple. Oui mais vous avez essayé de trier avec votre enfant de 3 ans et vous n’êtes arrivé qu’à trier 2 jouets par heure. Á ce rythme, vous n’allez jamais arriver au bout des jouets. Le stress augmente car vous vous demandez comment vous allez faire dans 10 ans quand il y aura 10 voire 20 fois plus de jouets à trier.

Un salon qui ressemble à une salle de jeux? Ce n'est pas une fatalité !

Et puis, vous vous demandez si trier avec son enfant de 3 ans est vraiment une bonne idée.
Je comprends tout à fait  ! Je me suis dis la même chose et j’ai vécu la même chose avec mes deux enfants.

Tirer et se séparer sans que l’enfant s’en aperçoive  ?

En théorie, on ne jette pas un objet qui appartient à quelqu’un d’autre sans son accord. Au départ j’avais cette idée très louable quand ma fille est arrivée. Avec la pratique, je me rends compte que c’est impossible. Quand on voit le rythme de tri avec un enfant de 5 ans, ça veut dire que trier sa chambre va nous prendre 10 ans… Donc oui j’élimine des objets, ceux dont je suis certaine que ma fille ne joue plus avec, qu’elle a oublié. Souvent je les stocke dans un endroit où elle n’a pas accès et 1 mois plus tard si elle ne l’a pas réclamé (ce qui arrive quasiment toujours) je l’évacue. Étant donné qu’on ne fait rentrer que très peu de jeux, je ne dois pas le faire souvent. Mon plus gros challenge ce sont les dessins et les bricolages en tout genre. Les tout petits bouts de papiers car elle adore couper, couper et encore couper.

Trier et devoir prendre une décision est source de stress

Avant toute chose, il est important de se rendre compte que prendre une décision est une source de stress pour un enfant. Dans notre société, on a tendance à leur demander leur avis pour un oui ou pour un non, c’est stressant. Même pour nous, adultes, capables (plus ou moins) de gérer nos émotions, cela peut aussi s’avérer difficile quand il s’agit de trier nos objets. Alors imaginez pour un enfant de 5 ans encore incapable de gérer ses émotions, c’est difficile de décider quel doudou il va choisir. Plus petit est l’enfant, plus on va l’aider à prendre des décisions, quitte à décider à sa place, parfois même en son absence.

Moins de jouets c'est un intérieur plus rangé

Éduquer plutôt que de trier

L’objectif doit avant tout être d’éduquer l’enfant à trier. Que cela devienne une habitude positive ancrée dans sa vie, sa manière de fonctionner. Qu’il trouve naturel que les objets sortent aussi de la maison. L’objectif n’est pas qu’il trie tout, tout seul.
Voyez ça aussi comme un investissement, vous ne serez ainsi pas submergé par une tonne d’objets, de créations et de vieux trésors qu’il laissera derrière lui le jour où il quittera le nid.
Dans mon travail, j’ai vu énormément de chambres remplies de ces trésors et des parents qui n’osent absolument pas jeter un vieux cahier ou un vieux bricolage. Alors que le jeune, lui, est parti étudier et faire sa vie ailleurs et a bien d’autres priorités que de trier ces vieilleries.

Prendre des décisions pour plus de confiance en soi

Mais il faut aussi laisser l’enfant faire des choix. Ce sont ses objets, il a le droit de choisir. Laisser l’enfant faire ses propres choix lui donnera d’ailleurs confiance en lui. Il aura le sentiment de participer à des décisions qui le concerne, d’être maître de ses objets. Cela le responsabilisera aussi.
Le tout est de trouver un juste milieu entre choisir vous-même ou laisser l’enfant choisir, à vous de le trouver. Personne d’autre ne connaît mieux votre enfant que vous-même.

Laisser l'enfant faire des choix pour qu'il gagne confiance en lui

Petite astuce de tri

Je partage ici avec vous une petite astuce de tri si vous souhaitez désencombrer avec votre Petit Chéri. Utilisons les questions fermées : plutôt que «  quels jouets veux-tu garder  ?  », utilisez «  veux-tu garder le rouge ou le vert  »  ? C’est plus facile à répondre pour l’enfant, et stratégique aussi, car l’objectif est quand même d’éliminer certains jouets. Et ceci vaut pour d’autres choses d’ailleurs : «  veux-tu mettre ta robe bleue ou la rose  » encouragera plus Petite Chérie à s’habiller le matin, plutôt que «  habille-toi  !  ». Á bon entendeur…

De bonnes habitudes

Rien de tel que d’avoir des moments clés dans l’année où l’on trie. C’est souvent logique et rythmé avec les fêtes, les congés scolaires ou encore les anniversaires.
«  Tu vas avoir 6 ans, tu deviens grand, il y a sans doute certains jouets qu’on pourrait donner  ?  » «  Pour que Père Noël puisse t’apporter de nouveaux jouets, il faut faire de la place  ». Trier les dessins et les documents scolaires fin juin, une fois l’année terminée. Trier les vêtements au changement de saison, etc.
Ici Petite Chérie de 4,5 ans ramène plusieurs fois par an ses créations de l’école, j’essaye donc de trier le soir même, si je ne le fais pas directement, ça ne sera jamais fait… Ce qu’on garde je le mets dans une pochette plastique avec l’année et le prénom de la maîtresse, ça sera un chouette souvenir dans quelques années. Car bien sur on ne jette pas tout, on peut garder des souvenirs, mais en quantité limitée et bien rangés.

Les enfants peuvent trier

Prévenir plutôt que guérir

Trier peut s’avérer difficile aussi bien pour nous que pour l’enfant. Pour éviter ce travail parfois lourd émotionnellement, ne vaut-il pas mieux éviter que les objets rentrent chez vous  ? Il est souvent plus facile de dire non à un objet avant de le posséder que de s’en débarrasser plus tard quand l’attachement s’est fait.