Avoir de nombreux objets autour de nous peut nous rassurer car cela nous donne l’impression d’avoir un contrôle sur notre vie. Le problème, c’est qu’aujourd’hui nous avons tellement de tout que ça en devient insupportable.

Depuis que je fais ce métier, que je coache des personnes à désencombrer et ranger, j’en ai vu des maisons encombrées. Où que j’aille, un constat qui revient à chaque fois : tous les rangements sont remplis à 100%. Pourtant, nous avons tous acheté nos rangements vides, n’est-ce pas ?

Que ce soit une maison de 200 m2 ou un appartement de 80 m2. Qu’on y vive à 1, 2 ou 4 personnes. Que les enfants soient en bas âge ou qu’ils aient déjà quittés le nid. C’est toujours la même chose. Des rangements pleins. Mais aussi les espaces de stockage, le garage, la cave, le grenier, les chambres d’amis devenues débarras.

Conclusion, l’humain a peur du vide.

Dans une société d’hyper consommation d’objets mais aussi d’activités, de relations, de loisirs, de travail, le vide est quasiment inexistant. Quand était-ce la dernière fois que vous aviez 5 minutes à ne rien faire ? Car ici je parle surtout d’encombrement matériel, mais comme vous l’avez peut-être déjà vécu, quand on désencombre les objets on finit par désencombrer sa vie : informations, relations, activités, travail…

Le minimalisme est en plein essor. Les cours de méditation font fureur. Nous aspirons à plus de vide mais pourtant nous en avons peur. Quel paradoxe !

En fait, nous voulons retrouver un lieu de vie normalement encombré. Avoir quelques objets pour vivre c’est normal, en avoir trop c’est inhumain.

Un espace désencombré nous permet de respirer et de retrouver un quotidien plus serein
Un espace désencombré nous permet de respirer et de retrouver un quotidien plus serein

Pourquoi cette peur de manquer ?

Je pense que c’est ancré dans nos gênes, l’homme a évolué pendant des millions d’années et a survécu car il a pu accumuler nourriture, outils, vêtements, etc. C’était alors une question de survie. Aujourd’hui, nous ne sommes plus du tout dans cette situation, mais nos gênes sont toujours là.

Il y a aussi notre histoire personnelle, un réel manque dans notre passé peut laisser des traces dans notre vie d’aujourd’hui. Quand on a manqué étant enfant par exemple, on aura tendance à accumuler étant adulte.
Des parents ou des grands-parents qui ont vécu la guerre, une période où garder était une question de survie. Il fallait conserver chaque objet, accumuler la nourriture qui manquait. Ils ont vécu un réel trauma et ils l’ont transféré, malgré eux, à leurs enfants, qui vont à leur tour le transférer à leurs enfants. Á nous aujourd’hui, si nous avons l’impression de rentrer dans ce schéma, de nous en rendre compte et d’essayer de se défaire de ce comportement.

On peut aussi vouloir garder les objets par sentimentalisme, le souvenir d’un être cher, d’une période de notre vie. C’est d’ailleurs la raison la plus courante pour ne pas pouvoir se séparer d’un objet.

Bref, avoir autour de nous est rassurant, nous sommes certains de ne pas manquer. Mais aujourd’hui nous avons basculé dans l’autre extrême, nous accumulons bien plus que ce dont nous avons réellement besoin. Nous utilisons en moyenne 20% de nos objets 80% du temps. Donc oui, nous pourrions sans problème nous passer de la plupart des objets que nous possédons.

Je dirais même que pour bien vivre en bonne santé, il faudrait avoir moins d’objets, car l’encombrement nous étouffe et nous pèse.

Pourquoi cette peur de manquer ?

Comment faire pour arrêter d’accumuler par peur de manquer ?

Il faut avant tout se poser les bonnes questions pour arriver à relativiser et à se convaincre que vraiment je n’ai pas besoin de cet objet, que je peux vivre sans.

 

Que va-t-il m’arriver de grave si je n’ai plus cet objet ?

Rien ! Il n’y a pas un seul objet qui peut vraiment vous causer un ennui grave si vous ne l’avez plus. Et d’ailleurs quand on a moins d’objets, on devient plus créatif. Je n’avais plus de plat à tarte, depuis je fais des tartes dans un plat rectangulaire qui va au four. Je vous assure, les tartes ont le même goût.

 

Est-ce que je ne l’ai pas en double ?

Regardez tout les objets que vous avez en double. Combien de spatules en bois avez-vous ? (Avez-vous plus de 2 mains ?… ). Combien de draps de lit par personne ? (avez-vous plus d’un lit par personne ?…).

 

Que pourrais-je faire si je ne l’ai plus et qu’un jour j’en ai besoin ?

Ne pourriez-vous pas l’emprunter à un proche ou un système de location ? Peut-être pourriez-vous l’acheter en seconde main ?

 

Est-ce que je vais me souvenir de cet objet une fois qu’il a quitté ma maison ?

C’est très difficile de prendre la décision de se séparer d’un objet. Mais une fois l’objet parti, dans 99% des cas on ne s’en rappelle même plus. C’est fou à quel point un objet peut nous créer du souci quand il est là, mais dès qu’il est parti on l’oublie totalement.

 

Quelle est la probabilité que j’en ai vraiment besoin un jour ?

Il faut peser le pour et le contre entre le fait de garder autant d’objets qui finissent par nous étouffer et nous empêcher d’avancer dans notre vie. Et le fait qu’un jour peut-être j’aurai besoin d’un objet que j’ai éliminé et je devrai le racheter. Mais est-ce que ça vaut bien la peine de garder autant pour cette infime probabilité ?

Trier peut être difficile, il faut une bonne méthode et y aller petit pas par petit pas. Votre maison ne s’est pas encombrée en un week-end, vous ne la désencombrerez pas en un week-end non plus. Commencez par quelques chose de petit et de facile.

La peur de manquer ne doit pas être un frein au désencombrement

Accumuler les objets n’est pas une fatalité. Si vous êtes en train de lire cet article c’est que vous avez déjà pris conscience de votre situation. Que vous avez sans doute envie d’avoir moins. C’est l’étape la plus importante et parfois même la plus difficile.

Après avoir désencombré et éliminé le superflu, vous verrez votre vie changer. Pour certains, faire de la place dans sa maison leur permet de faire de la place pour un nouveau projet professionnel, pour accueillir un conjoint, un bébé ou tout simplement pour avoir du temps pour ce qui compte vraiment.

 

Où en êtes-vous dans votre travail de désencombrement ? N’hésitez pas à me le dire en commentaire.